Mourir à 20 ans sur le front du travail... comme chair à canon sur le champ de bataille.

Mon frère aîné, Guy, aurait eu 74 ans le 20 mars, s'il n'avait été victime d'un accident du travail le 28 août 1970, alors qu'il était seul occupé à l'entretien de câbles d'un ascenseur d'une tour de Loos-les-Lille (Nord), à 40 mètres au-dessus du vide.

La dernière fois que je l'avais vu, c'était lors des vacances de Noël chez notre mère à Béthune, mon frère avait obtenu quelques jours de congés de son employeur. Déjà il s'inquiétait des dangers de ce qu'il faisait et désirait changer d'occupation sinon de métier.

Je ne savais rien du monde du travail, comment comprendre ? J'étais encore lycéen et lui déjà dans la vie active. J'ai compris peu à peu la réalité du vécu de certains ouvriers sur leurs postes de travail quand moi-même j'ai commencé à gagner ma vie mais je me suis toujours souvenu de cette dernière conversation avec lui. Un syndicaliste plus tard m'expliqua qu'ils auraient dû être deux sur ce chantier à l'époque, il n'y avait pas encore de câbles auto-graissants.

Nous étions huit enfants, Guy était le second, l'aînée ma soeur Violette, j'étais le 3e. Guy vivait dans un foyer de jeunes travailleurs à Lille, donneur de sang débutant, fiancé, préparant le permis de conduire. A Pâques il avait participé à un stage de voile en Vendée avec ses amis du foyer de jeunes travailleurs.

Notre mère était de santé très fragile et très mal aidée par notre père, aussi nous avions tous été placés, les filles en familles d'accueil, les garçons en pension... Maman s'arrangea toujours pour nous voir les uns après les autres ou pour nous réunir tant que possible. Aussi, malgré cette infortune, je puis témoigner que nous avons toujours été une fratrie très soudée.

Maman n'avait aucun argent devant elle, aussi les frais de l'enterrement furent réglés avec la dernière paie de mon malheureux frère, en attendant une éventuelle indemnité de son entreprise. Les obsèques eurent lieu dans la plus pure tradition béthunoise, avec la confrérie des Charitables de St-Eloi. Cependant sa tombe était de simple ciment et nous espérions lui offrir quelque chose de plus joli.

Maman prit un avocat, ce dernier trouva l'affaire assez simple et la libéra de complications en lui affirmant qu'il était même inutile de se porter partie civile. Mais l'affaire devait traîner...

... et s'éterniser plusieurs années encore jusqu'au jour où un notable d'une ville voisine fut incarcéré par un "petit juge" local sur la foi de ses seules convictions, après le meurtre d'une jeune fille de son voisinage. Ce notable prit le même avocat que nous, il avait une excellente réputation.

Ma mère m'envoya de temps en temps aux nouvelles chez l'avocat, avec toujours un billet de 50 francs en poche... J'attendais des heures dans la salle d'attente avant enfin de discuter quelques minutes, entendre quelques affirmations que tout allait bien, mais aussi pour comprendre que cet avocat était pris à 300% par l'affaire du notable, laissant ainsi un véritable boulevard aux employeurs de mon frère ! Et de demander 50 francs pour tel papier ou telle procédure indispensable !

Puis plus rien pendant plusieurs mois.

Je travaillais dans la presse et mes collègues connaissaient cet accident qui avait été fatal à mon frère... je racontais un jour nos mésaventures à une journaliste de mes ami(e)s.

Dès la semaine suivante, je reçus un courrier très menaçant de la part de notre avocat et surtout un rappel (mais nous n'avions rien reçu de la part des juges auparavant) : les juges nous avaient débouté de notre demande, arguant que ma mère était jugée indigne (tous ses enfants placés...), qu'elle avait osé payer l'enterrement de son fils avec son dernier salaire, qu'il n'y avait pas de preuve de lien d'affection entre la mère et le fils, qu'il avait préféré aller en vacances en Vendée à Pâques plutôt que d'aller voir sa mère...

A aucun moment il ne fut question d'une famille fragilisée, très pauvre, avec une fratrie unie contre vents et marées.

Quand je citais la chair à canon en début de cet article, je crois être proche de la réalité de cette époque dans certaines entreprises..., il fallut attendre les années 80 pour voir un juge oser incarcérer un patron qui "jouait" avec la sécurité de ses ouvriers.

Quant à nous, il fallut attendre le décès de notre malheureuse maman en 1983 pour leur offrir à tous les deux une tombe digne de leur courage dans l'adversité.

(article repris sans modification, sinon pour l'âge qu'aurait eu mon frère le 20 mars, 74 ans)

PS : l'affaire dont il est question plus haut se rapporte à la fameuse affaire de Bruay-en-Artois où une jeune fille mourut assassinée, Brigitte Dewèvre, le 6 avril 1972, cette affaire n'a jamais été résolue et elle a été prescrite en 2005.

Ma mère aimait beaucoup cette chanson émouvante de Georges Moustaki, même si le propos n'est pas le même il s'agit des effets de la mort d'un jeune homme dans les deux cas, c'est-à-dire une profonde tristesse.

Bonjour, mercredi prochain je devrais aller randonner avec mes amis retraités, nous pourrions avoir d'autres photos toutes fraîches à ce moment-là. Mais pour le moment je vous propose la suite de mon album de photos choisies parmi des milliers !

C'est mieux en cliquant au milieu de chaque photo...

Sur une route en direction du mont Gothard en Suisse, la haute montagne se découvre derrière une colline.

Place de la République à Lyon, illuminée lors d'une fête des Lumières.

Un peu plus loin par rapport à la photo précédente, rue de la République à Lyon.

Face à la plage du Morlet au Grand Parc de Miribel-Jonage.

Le printemps est arrivé à la Bourse du Commerce, Chambre du Commerce et de l'Industrie à Lyon.

Concours de grimpette au jardin !

Votre serviteur, il y a plus de 12 ans en arrière, avec Mandrake dans le coin à droite...

Un photo-montage réalisé en été !

Détail du bas de la grande fresque du Mur des Canuts. Tout est trompe-l'oeil !

Bonjour, je poursuis ce voyage parmi mes collections de photos. Elles sont diverses, comme vous avez pu le constater depuis le début de la série, je les légende quand c'est nécessaire, parfois cela produit des commentaires intéressants ! Je dois souligner que toutes ces photos sont personnelles, elles peuvent être partagées à la seule condition de nommer son auteur...

Prenez la peine de cliquer sur le milieu des photos.

La fontaine Bartholdi place des Terreaux à Lyon. Ce grand sculpteur est celui qui a aussi créé la Statue de la Liberté à New-York, dont l'armature intérieure et les aménagements ont été réalisés par Gustave Eiffel. La fontaine lyonnaise avait été créée à l'origine pour Bordeaux (son nom est "Le Char triomphal de la Garonne") mais à la suite de disputes au sein de la municipalité bordelaise, elle resta à Lyon. Elle a été restaurée récemment pour réparer son enveloppe de plomb. Ici, c'était au cours des illuminations des Fêtes des Lumières qui ont lieu chaque année autour du 8 décembre.

L'entrée insolite d'une librairie lyonnaise dans la Presqu'île.

Lors d'une visite à la Demeure du Chaos, à St-Romain-au-Mont-d'Or, aujourd'hui associée au Musée d'Art Contemporain de Lyon. Cette initiative a été commencée après les attentats du 11 septembre des tours de New-York par un professionnel du marché de l'art qui invite des artistes à s'exprimer librement dans l'enceinte de sa propriété privée qui est aussi le siège de sa société. Cela a provoqué des remous sur plusieurs années causés par les préférences contrariées de la municipalité d'alors, classée à l'extrême-droite. Il n'y a que trois ou quatre endroits comme celui-ci dans le monde.

"Le Mur des Canuts" à la Croix-Rousse, une commune autrefois indépendante réunie à Lyon le 19 mars 1852 par Napoléon III, qui venait tout récemment d'être sacré empereur des Français. Les canuts sont les ouvriers de la soie, très souvent en colère contre les "fabricants" qui leur commandaient les travaux mais qui les payaient chichement. Pour diminuer leurs difficultés, ils créèrent des caisses de solidarité mutuelle qui sont l'une des origines historiques de notre Sécurité sociale, tout comme ce qui se passait dans les Houillères du Nord-Pas-de-Calais. Ce Mur des Canuts a été réalisé par la Cité de la Création, une entreprise lyonnaise spécialisée dans les fresques murales et qui travaille aujourd'hui dans le monde entier.

Photo prise il y a une quinzaine d'année lors de la démolition par implosion d'une barre d'immeuble à La Duchère. Il y avait trop de logements sociaux dans ce quartier lyonnais, aussi on procéda à la démolition de plusieurs barres afin de reconstruire sur de nouvelles bases de mixité sociale, par un partage équilibré propriétaires/locataires. C'est aujourd'hui un quartier tout neuf qui accueille les Duchérois !

La façade de la cathédrale St-Jean (il s'agit de Jean-Baptiste), lors d'une Fête des Lumières.

Photo de la Centrale nucléaire du Bugey, la plus proche de Lyon, dans le département de l'Isère, elle va voir se construire deux nouveaux éléments dans les prochaines années, portant à six le nombre de ses réacteurs. 

Le Rhône à quelques kilomètres avant la confluence avec la Saône.

Photo de randonnée dans les champs.

La Passerelle de "l'Homme de la Roche" dit aussi le "bon Allemand", un commerçant d'origine allemande qui fit impression en son temps en aidant son prochain. La roche en question est ici au second plan à gauche avec la statue du philanthrope au centre du rocher.

Un détail d'une fresque murale représentant un théâtre de Guignol. Il fut créé par Laurent Mourguet, un ancien canut au chômage qui s'inventa ainsi une nouvelle activité. A l'époque c'était subversif car c'était aussi une façon de communiquer les nouvelles du quartier de la Croix-Rousse alors qu'il n'y avait ni radio ni télé et que la presse était souvent considérée "aux ordres du pouvoir" ! Remarquez que le fond du cadre derrière les marionnettes de Guignol et Gnafron représente le Mur des Canuts en photo ci-dessus.

Sur l'album de photos dont je parlais la dernière fois, il y a un choix de 90 photos parmi des milliers, aussi je peux poursuivre longtemps cet exercice...

Je vous laisse regarder et recommander de cliquer au milieu des photos.

Le jardin attenant à la maison où nous habitions, Mandrake et Shaddy y étaient libres.

Une toute petite chapelle dans la propriété d'une amie.

Lors d'un Carnaval à Nice !

Place des Jacobins à Lyon, illuminée lors d'une Fête des Lumières.

Place Anthonin Poncet à Lyon, au centre c'est ce qui reste d'un ancien Hôpital de la Charité.

Architecture audacieuse à la Confluence, ce bâtiment est surnommé le gruyère, un autre similaire mais vert est quant à lui surnommé le parmesan...

Une autre vue de la place Anthonin Poncet avec en arrière-plan la basilique de Fourvière.

 La Maison Mauresque sur le quai Fulchiron, construite par Pierre Bossan en 1845, à qui on doit aussi la basilique de Fourvière et l'église St-Georges. Un peu plus loin sur le quai on peut voir ces trois oeuvres en même temps. Bossan est aussi l'architecte qui a réalisé la basilique du saint curé d'Ars, à Ars-sur-Formans.

Autre architecture audacieuse à la Confluence.

Un immeuble de la Confluence en cours de finition.

Le mail de la gare de Perrache à Lyon, au-dessus des voies, il réunit deux côtés opposés de la gare, mais aussi gare routière, métro, tramways et voies autoroutières. Dans une grande salle d'attente pour les voyageurs, la SNCF a mis à disposition un piano, une initiative reprise dans plusieurs grandes gares.

Bon bon, ça va, je ne suis pas sourd complètement ! 

Je ne sors pas beaucoup ces jours-ci, aussi je dois me contenter de ce qui existe déjà en matière de photos. cet été, j'ai réuni un album de photos choisies sur Lyon et environs mais aussi d'escapades un peu plus loin, à Nice ou ailleurs. J'avais envoyé cet album à notre amie québéquoise Suzanne qui était venue quelques jours chez nous et à qui j'ai servi de guide. Certaines photos n'ont guère besoin d'une légende, s'agissant de photos de nature...

Cliquez au milieu des photos !

Une très belle chaumière à Angles-sur-l'Anglin, l'un de nos plus beaux villages de France.

Près de chez nous, ne manquez pas "La Demeure du Chaos" à St-Romain-au-Mont-d'Or, de nos jours associé au Musée d'Art contemporain de Lyon.

Le plus petit atelier de tissage du monde ! C'est une miniature en 3 dimensions à voir au Musée des Miniatures au Vieux-Lyon ! 

Mariage à la Confluence, quartier tout neuf repris sur des friches.

Détails sur les entrées de l'ancienne mais magnifique gare des Brotteaux à Lyon, où passait le fameux PLM (Paris-Lyon-Marseille). Au moment où j'ai mis d'autres photos de cette même gare sur mon ancien blog, ces photos ont été enlevées sans mon consentement, rebelote quelques mois plus tard. Cette gare est pourtant un lieu recevant du public (restos, antiquités, etc...) et de plus inscrite au Patrimoine du Xxe siècle !

"Le joueur de flûte" à l'entrée principale de l'Hôtel-de-Ville de Lyon qui fait face à l'Opéra.

Reflets dans l'étang, quartier de la Confluence.

Une Biennale de la danse, un court instant d'un très long défilé...

Le Vieux-Lyon sous la pluie, ça peut arriver...

A Lucerne, en Suisse, un touriste américain tente d'utiliser un cor des Alpes, bin ça n'a pas marché tout de suite !